"Papi est mort"
Au début de mes vacances, je m'étais dit que j'essayerai de faire une blogo-pause, je voulais savoir si j'étais capable de me passer de ce petit bijou de technologie, si j'étais capable de me passer de ce lien qui me liait à vous. Et aujourd'hui, me voilà connectée, j'avais besoin de vous parler. Je ne voudrais pas que mon texte soit triste ou vous donne envie de pleurer, j'ai tout simplement besoin d'écrire un peu. Dès notre arrivée, j'avais déjà repéré ce petit coin "internet" dans le hall de notre hôtel et depuis hier, l'envie d'y faire un petit tour me titillait. J'ai un peu de mal avec ce clavier qui n'est pas tout à fait le même que chez nous, en Espagne, les accents ne sont pas les mêmes que chez nous. Dehors, il fait une chaleur presque insupportable. Hier, nous avions décidé de visiter la "capitale". Sur la route qui nous menait à Palma de Mallorca, le téléphone sonna. A l'autre bout du "fil", la voix tremblante de mon frère m'annonçait "Papi est mort". Evidemment, on s'y attendait tous. Evidemment, la mort, c'est la vie. Mais quand la nouvelle tombe, il faut l'assimiler. Une fois la conversation terminée, il s'agissait de l'expliquer aux enfants. Avec des mots justes, elles ont compris qu'elles ne reverraient plus jamais leur arrière-grand-père. Je les consolais en leur expliquant (et en le pensant vraiment) qu'il a fait son chemin. Après avoir essuyé de longs sanglots, dans cette voiture qui nous menait à Palma, Nanou me dit : "tu sais Maman, c'est la mort la mieux qu'il ait eue !". Elle avait raison. En ce dimanche matin, il ne s'est plus réveillé. Etait-il apaisé de pouvoir partir ? En tout cas, je n'ai aucun regret et me dit qu'il a été heureux et j'espère bien entouré (famille, si vous me lisez, puissent ces mots vous apaiser). Et même si évidemment il y aura un manque, je me dit qu'à l'aube de ses 90 ans, il était temps pour lui de nous quitter. Avant de partir en vacances, je suis allée le voir, pensant bien que c'était certainement la dernière fois. Les machines auxquelles il était branché me rappelaient étrangement celles auxquelles Nanou était attachée 7 ans plus tôt. J'ai retrouvé les mêmes sonneries, les mêmes alarmes dans la chambre de notre vieil homme que dans celle de notre petit bout de fille il y a quelques années. Avec Maman, on lui a parlé de cette mort qui l'attendait et qu'il attendait. Mais je lui ai dit de nous attendre, je lui ai dit que le bon Dieu ne voulait pas encore de lui ! Il a souri. Finalement, il aura attendu jusqu'à ce dimanche 21 août. Et je suis soulagée de savoir que nous pourrons être là pour l'accompagner une dernière fois. Nous serons là, avec toute cette grande famille qui est notre force, malgré les tempéraments et les caractères de chacun. Hormis de perdre un être proche, ce qui est difficile pour moi aujourd'hui, c'est d'être loin des miens et de ne pas pouvoir pleurer et se souvenir avec eux. Ces 2 derniers jours vont me paraìtre longs, mais je vais essayer de ne pas montrer ce chagrin qui m'habite depuis hier matin. Je vais essayer de faire en sorte qu'elles puissent profiter encore un maximum de ces vacances qu'elles attendaient tant. Je voudrais qu'elles continuent à rire...